Eszter Encsy est une célèbre actrice hongroise à l’époque où la Hongrie sombre dans le communisme de l’après guerre. Fille d’un avocat de santé fragile, peu enclin à plaider, et d’une mère musicienne accomplie, devenue professeur de piano pour des raisons financières, elle connaît une enfance difficile. Très jeune, elle doit assumer la totalité des tâches ménagères de la maison tout en donnant des leçons. Ce qui l’humilie profondément. Eszter poursuit de son animosité Angela, une de ses camarades de classe, qui vit une existence protégée. Et plus tard, malgré sa réussite professionnelle, elle bascule dans la haine lorsque Angela épouse l’homme aimé et amoureux d’elle. Magda Szabó, qui vient de mourir à quatre-vingt-dix ans, a écrit ce roman une trentaine d’années avant La Porte, Prix Femina étranger 2003 (Livre du Mois, NB novembre 2003). Sa subtilité d’analyse, son sens du détail, son art du portrait font merveille dans cette confession pathétique d’une femme aux sentiments violents et contrastés, soutenue par un rythme et une construction remarquables. Un très beau livre.
Le faon
SZABÓ Magda