En novembre 1924, trois personnes se croisent par hasard à la gare de Zurich. Emile Gilliéron, dessinateur de l’archéologue Schliemann, arrive de Grèce pour disperser les cendres de son père dans son pays natal. La toute jeune Laura d’Oriano, fille d’un couple d’artistes itinérants qui fuit l’ex-empire ottoman démantelé après la guerre de 1914, se dirige avec sa famille vers Marseille à bord de l’Orient-Express. Félix Bloch, fils d’un bourgeois zurichois originaire de Bohême, s’interroge mélancoliquement à l’aube de sa vie sur le sens qu’il va lui donner. Alex Capus (Léon et Louise, Livre du Mois, NB novembre 2012), avec un exceptionnel talent de conteur, évoque, de façon romanesque mais historiquement précise, trois personnages réels. Magnifique peintre de la nature, il aborde avec bonheur de multiples sujets et fait revivre un monde cosmopolite cruellement marqué par les deux conflits mondiaux successifs qui infléchissent les destins individuels, les amenant tout naturellement à des actes admirables ou monstrueux. Pourtant il écrit avec une ironie légère et une tendresse qui pénètrent si bien l’intimité de ses héros que c’est à regret qu’il faut les abandonner.
Le faussaire, l’espionne et le faiseur de bombes
CAPUS Alex