C’est la voix de Cassandre qu’emprunte dans son autobiographie ce biochimiste, mort en 2002, découvreur en 1945 du rôle de l’acide désoxyribonucléique (ADN) en tant que substrat matériel de l’hérédité et des règles dites de Chargaff. Fort de sa connaissance des milieux de la recherche scientifique américaine et de son impressionnante culture historico-philosophico-littéraire, il dresse un portrait sévère des dérives des professionnels de la recherche et des risques qu’ils font prendre à l’humanité. Première traduction française, le livre a été écrit dans les années soixante-dix, date du départ à la retraite de l’auteur, de sorte qu’on est un peu rassuré de constater que ses imprécations sur le danger de créer de nouvelles espèces bactériennes aux propriétés inconnues sont non confirmées par les faits… pour l’instant ! Mais on est séduit par la personnalité de ce scientifique, resté humble et modeste, bien que véhément dans la polémique.
Le feu d’Héraclite : scènes d’une vie devant la nature.
CHARGAFF Erwin