En quinze nouvelles, JĂ©rĂŽme Orsini, seul ou accompagnĂ©, se met en scĂšne sous diffĂ©rentes identitĂ©s. Des auteurs cĂ©lĂšbres (de prĂ©fĂ©rence sudâamĂ©ricains) peuplent son monde dĂ©calĂ©, Ă©nigmatique, aux fantasmes rĂ©currents. Dans son appartement, un Ă©crivain supprime cruellement de pitoyables intrus : traduction barbare de son dĂ©sir inconscient ou rĂ©miniscence du surrĂ©alisme borgĂ©sien ? ObsĂ©dĂ© par le feu, un employĂ© brĂ»le livres et cartons effaçant oeuvres et doutes. Un cafard familier hante le narrateur, le renvoyant au roman de Kafka offert par sa mĂšre. Avec humour et pour mieux se connaĂźtre, il interroge son ombre, dĂ©fend sa position dâEuropĂ©en sans frontiĂšre, associe le bonheur Ă la musique et la difficultĂ© de vivre Ă la crĂ©ation littĂ©raire. Mais avec une Ă©criture trĂšs travaillĂ©e dans cette oeuvre forte, structurĂ©e, onirique et mĂ©lancolique aux nombreuses rĂ©fĂ©rences Ă©rudites, le romancier de Des monstres littĂ©raires (NB juin 2015) associe psychanalyse et littĂ©rature. On est sensible Ă sa sĂ©duisante Ă©trangetĂ© placĂ©e sous le signe de lâesthĂ©tique (A.C. et M.M.)
Le feu est la flamme du feu
ORSONI JĂ©rĂŽme