Les annĂ©es quatre-vingt-dix dans le sud de lâItalie. Rocco, jeune adolescent, habite avec les siens une demeure surplombant la mer. Quand une famille franco-russe, âblonde et pĂąleâ, emmĂ©nage dans le vieux palais voisin, les univers de TchĂ©khov et Pasternak investissent ce coin de lâItalie profonde. « Dans la vie, il nây pas dâeffets bien tranchĂ©s, tout est mĂȘlĂ©, le profond et le mesquin, le tragique et le ridicule. » (TchĂ©khov, 1901). Lâauteur fait tour Ă tour sâembraser, couver, se consumer le feu de la vie dans une fresque bariolĂ©e de scĂšnes tendres ou violentes, burlesques ou pathĂ©tiques. Sous lâĂ©criture dense et alerte, deux mondes coexistent oĂč les effluves des biscuits au marsala se mĂȘlent Ă celles des pirojki, le son mĂ©lancolique du violon Ă celui de la guitare des Beatles, lâangoisse des parents Ă lâimpatience des enfants, la nostalgie douce-amĂšre des aĂźnĂ©s Ă la fureur de vivre des jeunes. Moins pessimiste que Zena (NB octobre 2000), un rĂ©cit vigoureux en dĂ©pit de certaines longueurs.
Le feu, la vie
BAUER Nathalie