En fĂ©vrier 1968, rentrant du lycĂ©e par la rue Caulaincourt, un jeune Ă©tudiant est brutalement plaquĂ© au mur par François Truffaut qui tourne une scĂšne de Baisers volĂ©s. PassionnĂ© de cinĂ©ma, il dĂ©laisse les cours, se fait embaucher et tourne une scĂšne avec Judith, habituĂ©e de la figuration. DĂ©sormais il suit la jeune femme et sa petite bande de pigistes. Quarante-six ans plus tard, il part sur les traces de ce passĂ© et visionne tous les films dans lesquels il figure.   Dans une enquĂȘte Ă©mouvante et obstinĂ©e, Didier Blonde (LeĂŻlah Mahi 1932, NB janvier-fĂ©vrier 2016) fait revivre le passĂ© du narrateur qui se perd dans un labyrinthe de rues et de lieux oĂč il projette lâombre de cette femme, amante dâun soir, tĂŽt Ă©vaporĂ©e. GrĂące Ă ce puzzle magique renaissent de tendres souvenirs ; lâĂ©vocation des mouvements de protestations qui ponctuent la vie sociale de lâĂ©poque restitue un climat de rĂ©volte et dâinsouciance. Lâauteur de cette chronique romanesque confirme sa fascination pour lâĂ©nigme des ĂȘtres disparus â fragiles destins oubliĂ©s. LâĂąge de la nostalgie venant, il enjolive un peu cet univers, mais, en sâĂ©vertuant Ă retrouver la mystĂ©rieuse hĂ©roĂŻne et ses fantomatiques compagnons, câest peut-ĂȘtre sa propre identitĂ© quâil interroge. (M.R. et A.Le.)
Le figurant
BLONDE Didier