Le fil d’Alexandre Calder

POSTHUMA Sieb

Alexandre, silhouette dĂ©gingandĂ©e, double fictif de l’artiste, ne se sĂ©pare jamais de son fil de fer, avec lequel il sculpte toutes sortes de formes. Il crĂ©e des objets pour sa maison (fauteuil ou lit), ou pour se dĂ©placer. Il adore aussi imaginer des animaux qui n’existent pas forcĂ©ment, et des bestioles monstrueuses, tel un crocofer Ă  deux tĂȘtes. Il en vient Ă  inventer un cirque, des jardins, des villes, ou des amis lorsqu’il se sent seul – toujours en fil de fer. Un jour, il a envie de voir naĂźtre quelque chose de vivant; et c’est ainsi, aprĂšs mĂ»re rĂ©flexion, qu’il conçoit un mobile.

 

Le texte, simple et charmant, est au service d’une illustration dĂ©licieuse qui cĂ©lĂšbre toute la beautĂ© et la poĂ©sie de ces formes incroyables nĂ©es de l’imagination . Pour suggĂ©rer le fil de fer, elles sont tracĂ©es d’un trait de plume continu, plein ou dĂ©liĂ©, lĂ©gĂšrement tremblant. Ce n’est pas la perfection qui compte, mais la libertĂ© et la joie de crĂ©er qui s’expriment. Les formes de couleur du mobile (rouge, jaune, noir, bleu) sont prĂ©sentes dĂšs le dĂ©but, telles des ombres ou des signes de ponctuation, un soleil, une bulle ou un ballon. Joyeuse, lĂ©gĂšre, cette fantaisie inspirante est une introduction rĂ©ussie Ă  l’oeuvre de Calder.