Alep a été une ville marchande florissante et cosmopolite. À travers les récits croisés de quelques-uns de ses habitants, Cécile Hennion, reporter au Monde, spécialiste du Moyen-Orient (Ya benti ! Ma fille ! NB juin 2005), relate l’anéantissement presque total en 2016 de cette cité pieuse et conservatrice, « la plus vieille ville du monde ». Une dizaine de jeunes actuellement exilés racontent Alep, la vie de leurs familles, leur enfance, ébranlées par le siège et la prise du pouvoir par Bachar el-Assad en 1980, puis l’espoir fou né en 2011 de se débarrasser de la tyrannie et la terrible dévastation finale. Issus de milieux variés et de divers quartiers de la cité progressivement coupée en deux, au départ non violents et sans armes, ces jeunes gens s’organisent, laissent entrer l’Armée libre, sont en butte aux exactions d’Al-Qaïda puis de Daech pour finir bombardés. Leurs voix jamais totalement accordées racontent un monde d’une effroyable barbarie mais aussi leur attachement irrépressible à leur ville. Des témoignages bouleversants. (C.P. et A.K.)
Le fil de nos vies brisées
HENNION Cécile