Cette autobiographie, dont nous nâavons ici que la premiĂšre moitiĂ©, est divisĂ©e en deux parties, lâune consacrĂ©e Ă lâenfance, lâautre Ă la maturitĂ©. Goliarda Sapienza a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e en Sicile dans un milieu de militants socialistes, trĂšs anti-fasciste, aimant mais rigoriste. Câest Ă un Ăąge avancĂ© quâelle se livre Ă une introspection sous forme de souvenirs. Elle raconte son enfance dans un monde imprĂ©gnĂ© par la culture, les tabous et les superstitions siciliennes. La deuxiĂšme partie se situe Ă Rome oĂč elle apprend son mĂ©tier de comĂ©dienne. Puis câest le plongeon dans une dĂ©pression. Et lĂ , dans une langue vibrante, elle exprime, avec un onirisme quasi permanent, lâangoisse existentielle qui la conduit Ă une tentative de suicide. Les dialogues avec son psychanalyste, oĂč lâon cĂŽtoie sans cesse la folie, sont dâune intensitĂ© terrible.
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Ce qui frappe le lecteur, câest la personnalitĂ© d’une sensibilitĂ© Ă fleur de peau qui se dessine. Le style vif, variĂ©, colorĂ©, plein de force, dâĂ©motion et de tendresse est lâexpression dâun tempĂ©rament hors du commun. Autobiographie de qualitĂ© de l’auteur du si lumineux L’art de la joie (NB novembre 2005)