Le fils de la veuve

ADAMSON Gil

1917, en Colombie-Britannique. À la mort de sa mĂšre, Jack n’a que douze ans. Avant de disparaĂźtre, son pĂšre, un cambrioleur recherchĂ©, le confie Ă  sƓur BĂ©atrice, au catholicisme exigeant. Mais l’adolescent, qui ne supporte pas la discipline qu’elle lui impose, s’enfuit et rejoint en pleine montagne la cabane de sa petite enfance. Il lui faut dĂ©sormais vivre et survivre seul, exposĂ© aux intempĂ©ries et Ă  la faune sauvage.

L’immense forĂȘt qui couvre les flancs inhospitaliers des Rocheuses canadiennes encadre et nourrit l’Ă©popĂ©e d’un jeune garçon futĂ© mais inexpĂ©rimentĂ©. Une nature d’une sauvagerie fascinante enveloppe sa fuite improvisĂ©e vers un Eldorado qu’il fantasme. Loups et grizzlis rĂŽdent, le froid est mortel. Pourtant des voies ferrĂ©es et des petites villes miniĂšres se dĂ©veloppent dans la vallĂ©e oĂč des prisonniers de guerre percent des chemins. Gil Adamson, passionnĂ©e par la rĂ©gion (À l’aide, Jacques Cousteau, Les Notes fĂ©vrier 2012), raconte ce monde contrastĂ© qui abrite aussi quelques marginaux liĂ©s Ă  l’adolescent : un pĂšre en fuite, vieillissant et pathĂ©tique, une religieuse en mal d’enfant, un vieux mĂ©tis indien qui jadis fut shĂ©rif – et surtout un cheval sans nom et un chien-loup d’une rĂ©jouissante indĂ©pendance. L’écriture, d’une sobre et sombre poĂ©sie, navigue entre ces identitĂ©s, incertaines et mouvantes, et la splendeur brutale des Ă©lĂ©ments. Long, inĂ©gal mais captivant. (A.Lec. et A.Be.)