Titia demande Ă sa tante Cornelia de lui raconter la vie de son pĂšre mort avant sa naissance. Il sâagit de Titus, le quatriĂšme fils de Rembrandt devenu trop jeune son faire-valoir et son homme Ă tout faire. PrĂ©texte Ă Ă©voquer en chapitres courts les Ă©tapes majeures dâune brĂšve existence jusquâĂ sa mort prĂ©maturĂ©e Ă vingt six ans.
Le caractĂšre violent et Ă©gocentrique du pĂšre rejaillit dans les scĂšnes opposant lâartiste aux instances religieuses de la ville ou aux Ă©missaires des crĂ©anciers. La prĂ©sence maternante dâHendrieckj, maĂźtresse et servante de Rembrandt, des cousines de Titus – surtout Magdalena quâil Ă©pousera six mois avant de mourir –apporte une touche de tendresse et dâaffection dans cette maison rĂ©putĂ©e comme la « maison du diable ».
Les dessins au trait, mouvants, rapides, comme griffonnĂ©s, semblent marquĂ©s dâhumour, alors que le ton nâest pas Ă rire. Le dĂ©cor de la Hollande au XVIIĂšme siĂšcle apporte lâessentiel pour rendre cohĂ©rent le scĂ©nario de la vie de ce garçon, nĂ© et Ă©levĂ© par des servantes Ă lâombre dâun gĂ©nie de la peinture, pĂšre aux pulsions irrĂ©pressibles, sĂ©duit par les femmes, confrontant trĂšs jeune son fils Ă des situations tantĂŽt vaudevillesques, tantĂŽt dramatiques.