HabituĂ© Ă une vie sans effort oĂč son nom lui ouvrait toutes les portes, il se retrouve brusquement confrontĂ© Ă un tout autre destin. Il travaillait avec son pĂšre, Sam Green, patron dâun fonds dâinvestissement qui avait dâexcellents rĂ©sultats⊠et des clients fortunĂ©s. Il semblait nâavoir aucun doute Ă propos de la rĂ©ussite de ce pĂšre, financier de gĂ©nie. Quand ce dernier se retrouve en prison pour escroquerie et ne manifeste ni remords ni honte, le fils se sent trahi et perd piedâŠÂ Une fois de plus, Sibylle Grimbert (La conquĂȘte du monde, NB mars 2012) se livre Ă une analyse dĂ©taillĂ©e de son hĂ©ros. Intentionnellement, elle ne lui attribue aucun prĂ©nom ; il nâest que le « fils de », piĂ©gĂ© par sa mĂ©diocritĂ© et son manque de volontĂ©. Ă travers lâexploration de ses Ă©tats dâĂąme successifs, elle brosse un tableau « en creux » dâune famille confrontĂ©e Ă un scandale extraordinaire et, au-delĂ , dâune sociĂ©tĂ© matĂ©rialiste dĂ©connectĂ©e du rĂ©el. Ăcrit Ă la premiĂšre personne, ce roman exploite les travers de la nature humaine : Ă©goĂŻsme, bonne conscience, lĂąchetĂ©…, ainsi que la nĂ©cessitĂ© du retour sur soi. Mais il souffre de quelques longueurs.
Le fils de Sam Green
GRIMBERT Sibylle