Le Fleuve guillotine

En 1793, en pleine Révolution, la ville de Lyon, bien que favorable à la République, se révolte contre la Convention nationale. Elle est le théâtre de sanglants affrontements entre Girondins et Montagnards. Une armée populaire est levée sous le commandement du comte de Précy. Louis, marquis du Torbeil, et ses beaux-frères font partie des insurgés. Assiégée par l’armée révolutionnaire, la ville doit se rendre et la révolte finit dans un bain de sang. Dans ce premier roman historique extrêmement dense, Antoine de Meaux, écrivain, scénariste et réalisateur de documentaires, retrace minutieusement l’histoire du soulèvement de Lyon et le jeu compliqué des diverses factions qui en fut la cause. Un sujet intéressant et rarement traité. Le récit de cet épisode est traversé d’un souffle épique puissant. La fureur populaire, l’enrôlement des troupes, les massacres, la sueur, le sang, la barbarie, l’héroïsme : tout cela est évoqué d’une plume ample, imagée, réaliste, parfois même poétique. Les caractères en revanche sont seulement esquissés. Dommage qu’il y ait pas mal de longueurs et que le roman grouille de personnages imaginaires ou réels. L’énumération de leurs noms, pour la plupart obscurs, alourdit beaucoup le récit. (J.D. et M.-N.P.)