Le maire d’Amsterdam, Robert, est un homme heureux. Pas tellement pour ce mandat prestigieux, car, quoique apprécié et populaire, il n’est guère politicien, mais en raison de son bonheur familial : sa femme Sylvia, « son doux trésor », sa fille, ses parents, très âgés mais en bonne santé, son meilleur ami Bernhard… Tout vacille le jour où il surprend une attitude de sa femme qui lui fait craindre une liaison avec un adjoint que, comble de l’humiliation, il trouve insignifiant. Le romancier Herman Koch, également scénariste et acteur de télévision, aime parler d’Amsterdam (Cher Monsieur M., NB juillet-août 2016) dont il montre avec humour les défauts. Cet excellent roman est essentiellement une étude psychologique du mari trompé. L’est-il réellement, faut-il se taire, s’informer ? Robert hésite, se raisonne, doute, épie sa femme, son adjoint, finit par se persuader qu’il a rêvé, puis ne sait plus. Il craint la rupture. Ses parents lui posent également des problèmes. Tout part peu à peu à vau-l’eau. Le dénouement subtil ramènera-t-il l’harmonie ? La société, la politique locale, le narrateur lui-même ne sont pas épargnés par l’ironie de l’écrivain. Une lecture prenante et rafraîchissante grâce à une écriture enlevée. (E.G. et A.Le.)
Le Fossé
KOCH Herman