Le frisson

STARR Jason, BERTILORENZI Mick

En se laissant approcher par Martin, Arlana dĂ©couvre le don qui l’habite : son amant s’évanouit dans un grand frisson, tandis qu’elle brĂ»le d’une intense chaleur. Loin de s’en offusquer, le pĂšre comprend que le temps est bientĂŽt venu d’accomplir leur oeuvre. Vingt ans plus tard, commence une sĂ©rie de meurtres rituels oĂč la fille joue le rĂŽle de l’allumeuse tandis que le pĂšre exĂ©cute. On retrouve d’abord la tĂȘte atrocement mutilĂ©e d’un dragueur de boĂźtes de nuit. Mais l’enquĂȘte est difficile car chacun voit Arlana sous des apparences diffĂ©rentes, au grĂ© de son propre dĂ©sir.

Du sang Ă  foison, du sexe dĂ©bridĂ©, un policier dĂ©passĂ© par les Ă©vĂšnements et Ă©vitant de peu le sort des victimes, voilĂ , une fois savamment mixĂ©s, des ingrĂ©dients propres Ă  faire un thriller de qualitĂ©. Pourtant, le scĂ©nario est sous-tendu par une histoire druidique trĂšs vite rĂ©vĂ©lĂ©e, ce qui en affaiblit le sel. Un dessin trĂšs noir, lĂ©gĂšrement nuancĂ© de gris, accuse fortement les traits expressifs des personnages, s’attarde longuement sur les courbes fĂ©minines s’activant dans des scĂšnes Ă©rotiques sans fards et ne voile rien des visions d’horreur rĂ©sultant des meurtres « trifonctionnels » – car, pour que les sortilĂšges s’accomplissent, il faut que l’esprit soit sacrifiĂ© Ă  la terre, Ă  la mer et au ciel.