Espérant améliorer une situation matérielle précaire, Djino Stanescu quitte la Roumanie avec deux de ses enfants, Cybèle, seize ans, et Darius, neuf ans. Arrivés à destination (les Hauts-de-France), leur rêve devient cauchemar : interdiction de s’installer dans un campement, contrôles policiers, recherche quotidienne d’un abri et de nourriture. Cybèle, découragée, retourne dans son pays. Sans nouvelles de son père et de son frère, restés à Paris pour rembourser la dette du voyage, elle revient en France et sollicite Lina, la seule à leur avoir manifesté un peu d’humanité deux mois auparavant.
Les deux héros de Petites filles (NB janvier-février 2015) sont réunis pour mener une enquête tambour battant à la recherche des disparus. La jeune Julie Ewa (née en 1991) s’efforce de rendre vivants les us et coutumes des Roms, injustement stigmatisés. En une centaine de courts chapitres, l’intrigue décrypte leurs conditions de vie misérable, la réalité des flux migratoires, les fantasmes qu’ils génèrent et les enjeux qu’ils représentent pour les mafias (trafic d’enfants, drogue…). Bien documenté, mais rédigé dans un style sans grande personnalité, ce roman plein de bons sentiments, caricatural, est trop manichéen pour susciter une réelle émotion. (A.-C.C.-M. et F.L.)