Le Garçon d’à-côté

Sarah, veuve élevant ses deux garçons de seize et onze ans, recueille un jour Jordan, leur petit voisin, en piteux état. Son monde s’écroule lorsque, l’ayant fait hospitaliser, elle apprend avec horreur qu’il est régulièrement l’objet de violences sexuelles au cours de séances organisées par ses parents. Et que ses propres enfants faisaient l’objet de la convoitise de ces prédateurs, qu’elle croyait naïvement être ses amis. Décidée à recueillir Jordan, elle tente, avec l’aide de ses fils, de l’aider à se reconstruire… Le sujet est d’une actualité brûlante. Connaissant bien l’enfance et ses problèmes, l’auteur, enseignante, donne de ce fléau qu’est la pédophilie une image très réaliste. Elle dénonce l’habileté des adultes pour entretenir l’illusion trompeuse d’une vie quotidienne banale. Son analyse du comportement et des sentiments d’un enfant abusé, capable de vivre dans le déni et dans l’amour de ses bourreaux, de la réaction de l’entourage, incapable de croire à cette ignominie, semble très juste. Tranchant avec ce côté glauque, la “normalité” de la famille d’accueil, sa chaleur – qui n’exclut ni les peines ni les conflits – apporte une note d’optimisme et de fraîcheur à cette histoire pesante mais instructive.