Le Garde-manger du diable.

CRACE Jim

À lui seul, ce titre rattache ces soixante-quatre courtes histoires au réalisme parfois macabre de l’oeuvre de Jim Crace (L’étreinte du poisson, NB avril 2002). Ici, l’humour, que certains taxeront peut-être parfois de noir, mais qui est avant tout fait de finesse, sourd à chaque page comme un soupçon d’épices dans une sauce, fait toute la différence. Pour aboutir au comportement des hommes, tout passe par la nourriture, depuis le fruit cueilli sur l’arbre jusqu’au champignon vénéneux tout aussi tentateur en passant par l’échange amoureux au cours d’un repas. Quant à la gourmandise et au chapardage…

Soixante-quatre histoires sur le sujet pourraient donner un ensemble lassant et bourratif. Eh bien, non, c’est délicieux de subtilité, d’inventivité, de légèreté et loin d’être rassasié, on en reprendrait volontiers, d’autant que la traductrice sert la soupe avec brio.