Mai 1968. Après la révolte étudiante, les travailleurs, soutenus par les syndicats, se mettent en grève. Georges Pompidou prend la main mais la France est paralysée. Ministres et militaires, tous déconseillent de faire appel à l’armée et de tirer sur les manifestants. Incompris, désemparé, le général de Gaulle se réfugie secrètement avec sa famille à Baden-Baden auprès du général Massu. Cependant, fuir est indigne de lui et laisserait le champ libre à la gauche. Journaliste et écrivain politique (Le fantôme de Munich, NB juillet 2007), Georges-Marc Benamou fait des événements connus de 1968 un roman parodique et pathétique. Il imagine les états d’âme du chef de l’État, ses tergiversations au gré des dialogues avec ses proches, brosse un portrait acide du personnel politique à l’Élysée, à Matignon et en Allemagne. Le Général est présenté comme un vieil homme meurtri par ce désaveu populaire, quasi seul face à des ambitieux. Comme poursuivi par Le Roi des Aulnes de Goethe. L’auteur introduit habilement le rappel traumatisant des révolutions parisiennes qui chassèrent les rois de France et, en contrepoint, les actions prestigieuses du Général de 1940 à 1945 et en 1958. Ces souvenirs auraient hanté le héros d’hier, encore orgueilleux, durant ce mois mouvementé qui fait écho au présent… (L.G. et A.-M.D.)
Le Général a disparu
BENAMOU Georges-Marc