Leningrad, URSS. Yevgeni vit dans un minuscule deux-pièces avec son père amoureux de poésie, sa mère obsédée par Baryschnikov, sa grand-mère et Victor, son grand frère, qui veut devenir champion de patinage artistique. La vie est dure et les espions du KGB rôdent. Yevgeni ne comprend pas tout, mais sait qu’il est préférable de ne pas poser de questions. Il dort sous l’unique table faute de place et dessine dessus lors de ses insomnies. Un jour, ses parents, qui pensaient qu’il n’avait aucun talent, s’en aperçoivent et l’inscrivent à un cours de dessin. Et si ça changeait le cours de son destin ?
Ce charmant récit en partie autobiographique raconte le quotidien d’un jeune garçon dans une URSS où l’on vient encore se recueillir devant le mausolée de Lénine. Il trace un portrait terrifiant de cette société où chacun se sait surveillé en permanence, où rien de ce que l’on pense vraiment doit être dit. Le roman étant rédigé à la première personne, on est au plus près des émotions et des réflexions candides du garçon, qui découvre les privations, l’antisémitisme, l’attrait de l’Amérique. L’auteur illustre son texte avec beaucoup de poésie, et caricature chaque personnage en ajoutant une note amusante. Il vit aux États-Unis où il est connu pour ses livres jeunesse. Un livre émouvant, tout en finesse et humour. (A.D. et S.H.)