« Entre regard et absence, entre mémoire et amour, il y a un geste. » Ici, Le Geste de Gérald Tenenbaum conte l’histoire d’un homme blessé, à jamais lié dans son âme et son corps à celle qu’il continue d’aimer, bien qu’il en soit désormais séparé. “Il” n’a pas de prénom, pas plus qu’“elle”, puisqu’en un sens, ils n’existent plus. Il regagne sa maison mais ne peut y rester car les souvenirs l’assaillent. Il trouve asile chez son indéfectible ami, Kip. Samuel, le père de celui-ci, rescapé des camps de concentration, Léah, libraire, qu’aime Kip, et la douce et belle Marie, capable de tout quitter pour “lui”, tentent de le ramener à la vie.
Une histoire triste, où présent et passé s’entremêlent, des êtres sensibles qui se cherchent, un style travaillé qui suggère toutes les nuances des émotions, composent un roman d’atmosphère envoûtant, parfois déroutant. Même les blancs entre les épisodes, les non-dits et ambiguïtés contribuent à créer un climat en demi-teintes où le lecteur est invité à sentir et deviner intuitivement.