Arrivée au stade ultime de sa maladie, une Japonaise de trente-trois ans choisit de mourir à la Maison du Lion, unité de soins palliatifs située sur une île. Elle s’y rend seule, sans prévenir celui qui l’a élevée comme un père après le décès brutal de ses parents, et qu’elle a rayé de sa vie quand il s’est remarié. Elle est accueillie par une merveilleuse directrice, deux talentueuses cuisinières et une petite chienne joyeuse.
Délicatesse est le maître mot de ce cheminement pudique, poétique, fantastique parfois et, paradoxalement lumineux. Aucune morbidité, mais un appel à la liberté, au bonheur d’être soi, à vivre chaque instant intensément et à se couler dans le cadre enchanteur et apaisant de la nature. Et que d’humanité chez celles qui s’occupent des résidents, savent se mettre au diapason de chacun et accompagner leur évolution (celle de l’héroïne sera de taille), le clou étant le fameux goûter du dimanche, où chacun choisit successivement son plat préféré qui fait revivre tant de souvenirs heureux. L’auteure (La république du bonheur, Les Notes octobre 2020) que l’on apprécie pour la subtilité avec laquelle elle peint ses compatriotes et pour son goût de la cuisine nippone offre ici un beau portrait de femme. (L.K. et E.B.)