Descendant dâune illustre famille, il est gouverneur dâAntipodia. Mais cette Ăźle pelĂ©e perdue dans lâAntarctique nâest quâune minuscule station mĂ©tĂ©o oĂč le « Gouv » a pour tout administrĂ© un Ă©lectromĂ©canicien, plus quelques chĂšvres. ArrivĂ©s lĂ par sanction administrative pour lâun, par dĂ©sespoir dâamour pour lâautre, les deux hommes cohabitent dans leur solitude glacĂ©e et peu Ă peu dĂ©lirante, Robinsons encore sans Vendredi. LâarrivĂ©e de celui-ci â naufragĂ© dâun bateau de pĂȘche mauricien â prĂ©cipite le destin.
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Jean-Luc Coatalem, subtil Ă son habitude (Il faut se quitter dĂ©jĂ , NB fĂ©vrier 2008), rend Ă merveille lâemprise du huis clos et de lâenvironnement sur les personnages, lâinanitĂ© de leurs rapports hiĂ©rarchiques alors que la grandeur brutale de la nature ou les contextes sociaux les Ă©crasent. Ă tour de rĂŽle, Ă sa maniĂšre, chacun parle de ses fantasmes, de ses souvenirs, tandis que la folie et le drame circulent dans le vent de lâocĂ©an infini. Le livre refermĂ©, le vent siffle encore aux oreilles.