Une fois de plus avec Francis Dannemark (Les petites voix, NB mars 2003), la musique a son importance. Sur fond d’actualité musicale voici une saga belge dont l’on retiendra surtout les jumeaux, Paul, le biologiste, et Florent, le musicien, nés dans une famille presque banale même si la folie de la mère leur empoisonne l’existence, même si l’installation chez eux d’un couple de musiciens nains leur apporte la joie. Il leur arrive ce qui arrive à beaucoup : fiançailles, mariage, divorce, réussite ou échec de carrière, maladie, vengeance…
Tout l’art de l’auteur est dans la façon de le dire, ou plutôt de ne pas le dire, tant ici les non-dits sont nombreux. La sensibilité du lecteur est toujours respectée. Le style, léger, d’où tout pathos est absent, incite à la sérénité, au constat que l’apprentissage de la vie est affaire d’acceptation sans pour autant être de la résignation. Des vies ordinaires traitées d’une façon peu ordinaire. Un roman très attachant.