Le grand micmac des couleurs

« Il était une fois… ». Un conte donc ! Avec deux amis, leur chien et leur cerf-volant : rien à dire.  Mais un arbre… blanc ? De quoi reprendre l’histoire au début : « Il était une fois… » … un nuage vert ! Aïe : ce livre est raté. Il faut se plaindre, enquêter, surveiller…

Ce livre est loin d’être raté : il propose une promenade loufoque dans le monde des couleurs. On est vite séduit par les doubles pages surréalistes qui déploient des paysages improbables où les couleurs en liberté font des pieds de nez poétiques aux normes de la représentation.  On s’amuse aussi de ce qui est raconté : la révolte de lecteurs indignés devenus personnages à l’intérieur de l’histoire qui en appellent en vain à une restauration du monde. La fantaisie triomphe y compris dans le texte qui propose, noir sur blanc -si on peut dire- de choisir entre des nuages-arbres et des arbres-nuages, qui explique sans sourciller qu’on fait appel à un tailleur, en queue de pie et bardé de médailles, pour en finir avec le « micmac » ambiant. La défaite finale des tenants de l’ordre est réjouissante ! Cet album a obtenu le prix Bologna Ragazzi 2020. (C.B)