« Parler de soi est impossible » dit Jean-Pierre Marielle, mais il le fait sans rechigner, Ă©voquant son enfance en Bourgogne, ses dĂ©buts sur les planches dĂšs le lycĂ©e et surtout, vĂ©ritable leitmotiv, ses copains du Conservatoire, cĂ©lĂ©brissimes eux aussi, Belmondo, Rochefort, Noiret, Carmet⊠Devenu une vĂ©ritable star grĂące au cinĂ©ma, il affirme que le thĂ©Ăątre est sa vraie passion, et les livres ses compagnons quotidiens. Sa paresse et son fatalisme lâont empĂȘchĂ© dâavoir la grosse tĂȘte et son amour du jazz lui a donnĂ© un goĂ»t de lâauthentique qui le tient, espĂšre-t-il, Ă lâĂ©cart de toutes les modes.
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Les souvenirs et les rĂ©flexions que lui inspirent sa vie de comĂ©dien, ses succĂšs et ses amis souvent disparus, sâorganisent de façon commode pour lui, mais erratique pour le lecteur dans un classement de A comme Ăge Ă Z comme Zut. Deux mots trĂšs symboliques pour un homme qui vieillit sans en ĂȘtre bouleversĂ© le moins du monde. Il dresse de lui un portrait sympathique, mais sa modestie constamment affirmĂ©e semble parfois factice. Un livre au style modeste, rĂ©ellement modeste, qui se lit facilement, trop facilement et dont les traces sâeffacent comme de jolies empreintes sur le sable.