Le gravillon de pavillon qui voulait voir la mer

Dany partage avec ses 18300 frères et soeurs la dure condition de gravillon de pavillon, piétiné, souillé, ignoré. L’arrivée de Launay, capturé au bord de la mer par des mains indélicates, lui ouvre des horizons. Car Launay, l’exilé, chante son rivage perdu. Dany irait bien là-bas mais comment ? Serge, le scarabée, tenté par l’aventure, laisse la pelote de bouse qu’il roulait pour lui offrir la vélocité de ses pattes. En avant ! Elle est très drôle cette histoire de gravillon contée d’un ton faussement sérieux, en jouant avec fantaisie sur les mots. C’est un récit de voyage aux péripéties multiples, qui mène des personnages insolites, généreux et astucieux à un dénouement heureux. Le plaisir du texte est décuplé par l’illustration inventive qui le met en scène : la personnification des deux aventuriers joue la carte de l’humour ; les menus détails de chaque scène également. Les cadrages subjectifs, le découpage inhabituel des doubles pages renouvellent la mise en images ; les couleurs légères ne saturent pas le regard, entraîné dans une dynamique narrative réjouissante. (C.B.)