Thomas Petit a toujours faim, une faim terrible. Il mange tout, et pas seulement la nourriture : il peut engloutir son assiette, des crayons, des cahiers. À force, il devient énorme. Un jour dans le bus il avale un petit bonhomme avec un chapeau melon et un nez rouge qui ressemble à une cerise. Il ressent un énorme mal de ventre qui empire. Sa mère affolée le conduit à l’hôpital. Les médecins découvrent que le petit bonhomme lui donne des coups de parapluie. Le lendemain, Thomas se rend compte qu’il a une fenêtre sur son ventre. Son hôte, Antonin Crapaud, a décidé de donner des spectacles depuis ce théâtre improvisé.
L’imaginaire débridé de Raymond Plante, auteur canadien, pionnier de la littérature jeunesse, nous entraîne loin de la réalité, dans une fantaisie sans limite. Il ajoute à la folie de son intrigue une truculence dans l’écriture, avec un texte rythmé par les « Ah ! Qu’est-ce que j’ai faim ! » de son héros. Le lecteur aura peut-être parfois du mal à se retrouver dans les méandres des spectacles proposés ! Audrey Malo, l’illustratrice de cette nouvelle édition, est aussi débordante d’imagination, mettant en scène dans l’énormité et le foisonnement des personnages et des formes tout en rondeur qui sortent volontiers du cadre de la page. L’album est assez long, il faut adhérer à son esprit pour s’amuser. (A.D.)