Il était une fois un couple de bûcherons qui n’avait plus les moyens d’élever leur nombreuse progéniture. Dans la famille Poucet comptez sept garçons tous aussi petits que les doigts de la main en comptant le pouce et l’auriculaire. Leur quotient intellectuel étant inversement proportionné à leur taille, Petit Poucet brille par sa débrouillardise tandis que Gros Poucet s’illustre par sa bêtise incurable. Quant aux Moyens Poucets, personne n’en parle jamais justement parce qu’ils sont au milieu. Pour en finir avec la misère, le père décida de perdre ses garçons dans la forêt. (etc. etc. etc.) Tout en collant quasiment au texte traditionnel, Solotareff introduit avec humour des variations de rôle, revoit et corrige quelques actes et leurs conséquences, rallonge la sauce, ajoute un brin de cruauté pour aboutir à une finale malicieusement inattendue. Les mauvaises langues diront que l’auteur en a fait un peu trop : c’est le jeu de la « revisitation » qui flirte avec le détournement ! Pourquoi pas pourvu que l’affaire soit, comme ici, menée de manière à surprendre le lecteur. Si, en plus celui-ci s’amuse : c’est du bonus ! (M.-F.L.-G. et P.E.)
Le Gros Poucet
SOLOTAREFF Grégoire, NADJA