Harcelé par sa fille qui s’ennuie et cherche vainement le dialogue, le mauvais père s’absorbe dans son travail. Si leur mère est absente, il achète l’affection de ses enfants en les gavant de sushis et de glaces. Incapable de faire face à un oubli de cahier ou à la chute d’une dent de lait, il ne sait pas davantage gérer les peurs nocturnes ni les listes d’amis à inviter pour l’anniversaire. Le jour de la fête, il se montre piètre animateur. Souvent plus enfant que ses enfants, il n’est jamais en retard d’une gaffe et se montre dans tous les cas un bien mauvais éducateur.
Dans ce petit ouvrage, riche d’une quinzaine de gags, l’auteur se met en scène sous les traits d’un personnage au nez pointu, que la vie laisse un peu désemparé. Face à ses efforts dérisoires et à ses petites lâchetés, ses deux gamins gentiment turbulents ont toujours le dernier mot… d’enfant. La mère, rarement présente, reste la seule référence sérieuse. Un peu caricatural, le trait simple et vif, seulement relevé par quelques habillages grisés, donne du caractère à des personnages rendus attachants par une certaine spontanéité, malheureusement un peu répétitive.