En 1980 aux Ătats-Unis, deux amoureux enfreignent la coutume et se marient sans passer par la synagogue. En faisant connaissance avec sa belle-famille, la femme constate que tous taisent leur passĂ©, reniant ou embellissant leur origine misĂ©rable, car chacun se veut amĂ©ricain. Elle reconstitue patiemment lâitinĂ©raire de ces Ă©migrĂ©s dâUkraine des annĂ©es vingt. La galerie familiale se dĂ©ploie alors depuis leur ancĂȘtre, un orphelin surnommĂ© Shackman â le champion dâĂ©checs – jusquâau jeune mariĂ©. Sylvie Weil, fille du mathĂ©maticien et niĂšce de la philosophe, est nĂ©e aux Ătats-Unis. Elle y enseigne Ă lâuniversitĂ© et a publiĂ© des ouvrages pour la jeunesse et pour adultes (Chez les Weil : AndrĂ© et Simone, NB mars 2009). Ici, elle ne construit pas un rĂ©cit chronologique, mais alterne, en de courtes notations, les Ă©poques, jadis en Ukraine, maintenant en AmĂ©rique. Elle Ă©voque la rude vie d’autrefois, les pogroms, les dĂ©buts dans le Nouveau Monde, les comiques petites rivalitĂ©s actuelles, et dresse le portait de personnages hauts en couleur, courageux, bavards et touchants. La religion juive imprĂšgne fortement les gĂ©nĂ©rations et les soude. Une saga familiale sympathique, mais trop longue par rapport au contenu trĂšs anecdotique et au folklore monochrome.
Le hareng et le saxophone
WEIL Sylvie