Parcourus à dos de cheval par un mystérieux voyageur, les paysages de campagnes ou de gros bourgs japonais sont vus à vol d’oiseau. On observe les travaux des champs, les échoppes ou les fêtes villageoises, les récoltes, l’arrivée d’un train à vapeur en gare d’une grosse bourgade, un cortège de mariage, un combat de sumos. Le voyageur repartira comme il est venu, en barque, laissant la place à un texte complémentaire de Mitsumasa Anno. Il évoque le pays de son enfance, avant la guerre 39-45, quand l’électricité n’avait pas encore fait naître des centrales nucléaires à travers le pays. La catastrophe de Fukushima est pour lui source de réflexion, et doit inciter à une reconversion personnelle vers une moindre consommation d’énergie, faisant référence aux pratiques de son enfance où les gens, un peu moins informés, un peu moins stressés, n’étaient pas moins heureux pour autant.
Dans la même veine que d’autres albums sans texte où il décrit des pays des temps passés, ce voyage dans le Japon d’Anno est traité avec un dessin aussi minutieux, vivant et précis dans les détails qu’auparavant. Empreint de nostalgie, il ne convaincra cependant pas tout le monde par son propos écologique marqué d’un idéalisme un peu passéiste.