Dans un aéroport, un vieux balayeur affable, un peu bizarre, récolte des potins et bavarde avec les voyageurs. Il leur raconte des histoires mélangeant fiction et réalité, dispense conseils et mises en garde sur les pays que ces passagers vont aborder. Pour lui, « l’aéroport est un endroit magique, toujours différent, où on ne peut s’ennuyer. » N’ayant jamais voyagé lui-même, il lui suffit d’écouter et de regarder pour avoir une bonne connaissance du monde. Son idée la plus loufoque est d’avertir les candidats au Japon que ce pays n’existe pas.
Dans ce premier roman d’Alberto Torres-Blandina, le héros, décortique les personnages avec beaucoup de perspicacité. L’auteur mélange avec bonheur plusieurs histoires, souvent invraisemblables, ponctuées de réflexions philosophiques sur la vie et adopte dans ce monologue un style syncopé qui ralentit volontairement le récit. Le côté incongru, voire brouillon, de certaines réflexions laisse la part belle à un homme à l’âme sensible, jetant un regard plein d’humour sur le genre humain.