C’est l’histoire d’une famille française de Dijon, monarchiste, raciste, antisémite, que la ruine pousse à s’installer à Oran, à la fin du XIXe siècle. Catherine Saulieu raconte les mésaventures de son grand-père, dont elle a retrouvé le journal. Joseph Magloire (1895-1980) a été jusqu’à sa mort le prototype de ces bourgeois déclassés, de droite, catholiques fervents, devenus, pour certains, antidreyfusards, plus tard Croix de feu, puis Légionnaires de la Révolution Nationale de Pétain. Après sa participation à la campagne d’Orient (1915-1917), il devient professeur de Lettres, tout en développant son goût pour la musique. À la suite d’incidents graves provoqués par ses choix politiques antirépublicains, adossés à sa détestation des Juifs, des Arabes et des francs-maçons, il est sanctionné par plusieurs déplacements d’office en Algérie puis en métropole. L’auteur dresse le portrait critique d’un homme médiocre, soucieux des jeunes mais peu résolu, derrière ses engagements extrêmes. Et le reste de sa vie, raconté en détail, offre un intérêt limité. (H.V. et A.Le.)
Le jardin d’Orléans
SAULIEU Catherine