Pour se distraire de la vie trépidante de Tokyo, Ryu programme un court séjour sur une île volcanique délaissée par le tourisme traditionnel. Seul au coeur du cratère, il découvre un jardin magique, peuplé d’admirables statues. Ebloui, il ne peut s’empêcher de caresser la pierre, libérant ainsi de sa gangue la splendide et envoûtante « danseuse du temps ». À Tokyo, les jours passent ; Ryu n’a pas donné de ses nouvelles, sa soeur Shu s’inquiète.
Mêlant adroitement les problèmes de la société contemporaine à un monde fantastique, ce premier tome d’une trilogie captive. Puisant dans de vieilles légendes où l’inconséquence, la curiosité d’un individu réveillent des forces obscures, un album où les femmes ont un rôle principal, car Shu, héroïne déterminée, devra éclaircir le mystère du jardin interdit aux hommes. Avec peu de texte, parfois elliptique, cet album remarquable réclame une lecture attentive de l’image. Une force particulière se dégage du dessin au graphisme et découpage bouleversés, parfois proches du manga, quand le fantastique pénètre le rationnel.