Pendant la seconde guerre mondiale, deux enfants sont placés en Australie, loin de leurs racines et de leur pays, sous la protection d’une tutrice aussi fantasque qu’inattentive. Le garçon, orphelin de mère, a miraculeusement échappé aux bombes allemandes déversées sur Londres. La fillette, issue d’un milieu intellectuel, a perdu son père, assassiné dans une prison grecque pour des raisons politiques. Leurs premiers regards et mots d’approche sont chargés de défiance ; mais ils cheminent peu à peu l’un vers l’autre avec leurs blessures vives, dans une relation qui mêle attirance, complicité et incompréhension. Prix Nobel de littérature en 1973, l’écrivain australien meurt en 1990, laissant inachevé ce roman qui devait comporter trois parties et dont la première est aujourd’hui publiée. On ne peut contester l’originalité du style (Histoires peu ordinaires, NB juillet 1994), tranchant, voire cocasse dans le regard aigu porté par la jeunesse sur le monde des adultes, ni la finesse d’analyse des sentiments et questionnements des deux enfants qui entrent dans l’adolescence. On regrette toutefois que l’ouvrage soit si dense, encombré de détails et parfois confus dans les voix narratives. Il reste cependant intéressant de découvrir ce travail inédit.
Le jardin suspendu

WHITE Patrick