La vocation missionnaire du jĂ©suite italien Castiglione le conduit en Chine en 1715. Il y prend le nom de Lang Shining, ou « la vie calme ». Il y mourra en 1766. Son talent de peintre lui vaut d’ĂȘtre introduit dans le milieu raffinĂ© des artistes de la cour impĂ©riale, jaloux malheureusement de la faveur dont il jouit. Son attachement d’Occidental Ă la perspective en peinture est de plus en totale contradiction avec leur refus de confondre le rĂ©el et l’apparence. Il tentera le compromis entre les deux conceptions. Sur le tard seulement, il aura le bonheur de pouvoir Ă©difier un jardin obĂ©issant aux lois de la perspective. Richard Dembo ne raconte pas uniquement l’histoire de l’homme convaincu dans ses moments de dĂ©sespoir de ne jamais voir la Chine changer ou l’empereur se convertir. Il dĂ©crit les rituels de la peinture chinoise, depuis la prĂ©paration de l’encre et des pinceaux jusqu’au travail de reproduction sur papier d’Ă©corce de mĂ»rier ou rouleaux de soie. D’une nature diffĂ©rente du Pouvoir de l’illusion (N.B. mars 2003), ce rĂ©cit posthume, dans sa belle Ă©criture, intĂ©resse autant qu’il touche.
Le jardin vu du Ciel.
DEMBO Richard