Le jeu de la rumeur

Boston, été 1943. La journaliste Anne Lemire, Canadienne française d’origine juive, fait la chasse aux rumeurs néfastes circulant dans la ville en vue de déstabiliser la société, pendant que l’agent du FBI Devon Mulvey, Irlandais catholique et grand dragueur, gère le sabotage industriel dans l’armement, alors que les USA sont entrés en guerre contre le Reich. Un centre d’intérêt commun, les racismes, la propagande nazie ; leur liaison est confrontée à de conflictuelles solidarités familiales, l’élucidation d’un meurtre, crime raciste ou crapuleux… Le champ d’action s’élargit et se complexifie.

Ce roman policier historique très documenté recrée bien les difficultés des femmes engagées, les problèmes sociologiques des communautés de migrants en période de guerre, la montée de la violence attisée par la propagande de groupuscules soutenus par l’étranger. L’auteur (Minuit à Atlanta, Les Notes juin 2021) a ici ses racines familiales, il connaît l’emprise traditionnelle des générations, et la montée violente des émeutes, l’été. Le lien est parfait entre la fiction et la réalité historique, les faits s’enchevêtrent avec la complexité du réel, comme par exemple entre Hoover et la mafia. L’action ne faiblit pas, et on apprend beaucoup ! (E.B. et A.Be.)