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1472, Beauvais est une ville picarde prospère, la clé de Paris. Pour défier Louis XI, Charles le Téméraire l’assiège pendant vingt-cinq jours. L’auteure évoque quelques-uns des Beauvaisins, personnages historiques ou fictifs, lors de cet enfermement : le maire, l’évêque, les hommes d’armes, mais surtout des femmes : Jeanne Hachette, bien connue, mais aussi Tiphaine, Jacota… Léanor surtout, une chirurgienne méprisée par les uns, louée par les autres ; elle soigne les blessés, réconforte les malades ; une femme libre. Léanor consulte parfois un jeu de tarot. Le fol apparaît souvent. Veut-il souligner la bêtise des hommes ?
L’auteure, universitaire née à Beauvais, connaît bien l’histoire de sa ville, l’histoire événementielle mais aussi la cathédrale et ses vitraux, la vie quotidienne des petites gens qui affrontent la guerre, la peste, la disette. Elle souligne le rôle des femmes ; déjà dans Marie l’Acadienne (N.B. fév. 2005), elle insiste sur l’horreur de la guerre, dénonce la suspicion qui pèse sur les étrangers, des idées très actuelles. Le style précis, coloré, est émaillé de termes surannés qui conviennent à cet excellent roman historique.