À Roulettembourg, le jeune Alexeï finit par accepter de miser à la roulette du casino pour le compte de Polina, dont il est passionnément amoureux : c’est la filleule endettée d’un général, quasi ruiné, dont il fait travailler les enfants. Fatal engrenage, car arrive la riche grand-mère de la famille – dont chacun attend impatiemment la mort depuis six mois – et qui, joueuse invétérée, se ruine au casino après avoir un temps gagné. Le virus du jeu saisit à son tour le précepteur. « Un tour de roue et tout change », il gagne, il se ruine. Jusqu’à la fin, il croit se refaire.
La passion du jeu est plus forte que la passion amoureuse. L’adaptation du roman de Dostoïevski est fidèle, excepté son ouverture qui fait du corps du récit un long flash-back. Le trait semi-réaliste caricature volontiers les visages, les couleurs baignent décors et personnages d’une lumière et de teintes sépulcrales. Tragique histoire de personnages immatures pris au piège de l’addiction.