Entre le 18 octobre 1939 et le 20 avril 1944, Alvaro poursuit une errance physique et morale qui le mĂšne du Pays Basque espagnol au camp de rĂ©fugiĂ©s de Gurs dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques dont il sâĂ©chappe pour entrer dans la RĂ©sistance. Entre pĂ©rils et rencontres, le hĂ©ros en quĂȘte dâidentitĂ©, pris dans les convulsions dâun monde quâil ne comprend pas, lutte avec lui-mĂȘme et les autres sans espoir de rĂ©demption. Pris entre le bien et le mal, abruti de travail et de souffrance intĂ©rieure, il patauge dans son temps jusquâĂ lâabsurditĂ©.
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Oliver Sebban se concentre sur lâhomme dans ce quâil a dâintemporel et dâimmuable, au-delĂ de ses choix politiques, dans un contexte historique violent. Rappelant les questionnements des hĂ©ros de Malraux, Alvaro agit, tue, protĂšge en cherchant dĂ©sespĂ©rĂ©ment un sens Ă ses choix, harcelĂ© par sa conscience et tourmentĂ© par ses souvenirs. Les compromissions des collaborateurs, lâamitiĂ© masculine, les trahisons et lâhĂ©roĂŻsme, la mort et lâamour se cĂŽtoient dans le chatoiement dâun style tantĂŽt poĂ©tique tantĂŽt philosophique. La chronologie du rĂ©cit peu logique rend la lecture parfois difficile et confuse.