Célibataire, trentenaire, Parisienne, Yaël enseigne l’économie. Pour tromper son ennui, elle décide d’écrire un livre sur une certaine Angelina Garnette qui, vivant à Londres dans les années vingt avec des parents sexuellement très libérés, fut proche de Keynes et Virginia Woolf, un économiste et une romancière que Yaël vénère. Durant quatre saisons, elle tient un journal où s’entremêlent son projet littéraire, ses amours instables, son amitié pour son colocataire homosexuel et pour sa cousine éditrice. La vie d’Angelina Garnette est un miroir qui lui renvoie sa propre image : fille de soixante-huitards, elle aussi a une relation difficile avec une mère écrasante et un père tardivement identifié. L’auteure, économiste, se focalise une fois encore sur les conflits familiaux après En famille (NB août-septembre 2005). Ce journal à la Bridget Jones, version intello, est ponctué d’applications amusantes des théories économiques. On y trouve aussi, au hasard des pages, une réflexion sur la judaïté aujourd’hui et la difficulté à se construire après une enfance sans repères. Un ton d’authenticité sympathique et élégamment exprimé fait de ce roman-journal une très plaisante « bulle ».
Le journal de Yaël Koppman
RUBINSTEIN Marianne