Au début du XXe siècle, en Allemagne, les Juifs sont exclus en masse du pouvoir politique. Seule assimilation d’exception : le Juif talentueux, “de savoir”. En France, les Israélites participent en masse au pouvoir politique, l’assimilation est la règle. À l’heure où les négationnismes réfutent la réalité des chambres à gaz, le philosophe Jean-Claude Milner s’intéresse à la relation entre les porteurs du nom juif et le savoir. Il analyse la position sociale, en Allemagne, du Juif de savoir et, plus largement, de tout Juif avant, pendant et depuis l’extermination. Cessant d’associer dans le savoir le questionnement et l’attente juive toujours déçue, les philosophes allemands ont préconisé d’effacer le Juif du champ du savoir, ce qui a conduit à effacer le peuple juif. Dans un texte fort, mais complexe et difficile à suivre si l’on n’est pas très au fait de la culture philosophique et linguistique allemande, l’auteur traque les racines de l’extermination. Il s’inquiète des conséquences de l’apparition, en France, des “Juifs de négation” qui disent non au nom juif.
Le Juif de savoir
MILNER Jean-Claude