Le Juif égaré

RINNEKANGAS Rax

Un pays d’Europe du nord. Un homme s’attèle à l’écriture d’un roman. Le personnage principal est un photographe de renom, chrétien par son père, juif par sa mère, bouleversé par l’histoire d’Imre Kertész, auteur hongrois rescapé de la Shoah. Il décide de se consacrer exclusivement à la préparation d’une exposition de photos de camps de concentration. Trois mois avant le vernissage, une rencontre fugace avec une jeune femme en pleurs transforme son existence. Après La lune s’enfuit (NB mai 2011), Rax Rinnenkangas a choisi pour sujet l’Holocauste. Une habile construction, un phrasé enlevé, une chute surprenante sont les points forts de ce récit intimiste. Les descriptions minutieuses et poétiques de la mer du Nord ou de l’Espagne compensent la densité et la complexité des thèmes abordés : judaïsme, culpabilité, pardon, rédemption, amour. Les sentiments contradictoires des personnages sont analysés avec justesse. Au-delà du prétexte romanesque, l’auteur, dans une dédicace explicite à Imre Kertész, appelle au devoir de mémoire.