Prague, fin du XVIe siècle. David Gans, le narrateur, est l’élève du grand rabbin MaHaRal, qu’il admire, vénère et craint. Il est le témoin de la promesse que se font les amis Isaac et Jacob : leurs enfants (non encore nés) se marieront ensemble. Mais vingt ans plus tard, Eva, fille d’Isaac et petite-fille chérie du MaHaRal, au caractère fier et entier, ne l’entend pas de cette oreille. Peu avant son mariage, elle s’enfuit avec un riche marchand.
Avec son écriture aux accents lyriques, Marek Halter plonge dans l’atmosphère de cette époque : bouillonnement intellectuel, découvertes astronomiques, et aussi flambées de violence récurrentes entre catholiques et luthériens, et contre les Juifs, victimes d’une haine ancestrale. Malgré une nouvelle héroïne féminine indépendante (cf. La reine de Saba, NB janvier 2009), malgré les annonces du narrateur et les phrases énigmatiques des rabbins ou de la Torah qui créent un mystère et une attente, l’intrigue déçoit. Le récit se révèle trop lent et trop bavard pour captiver. Reste un message humaniste : l’égoïsme et la recherche du pouvoir n’amenant que malheur, le respect et la reconnaissance sont indispensables pour une vie sereine.