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En 1922, une brigade de l’armée grecque se retrouve perdue et esseulée dans le désert de l’Anatolie tandis que le reste des troupes a fui devant l’armée turque victorieuse. Dans une atmosphère de débâcle, sous la houlette d’un général fantoche qui s’adonne à la morphine, le retour en Grèce semble chaque jour plus incertain. Heureusement, un cheval en fuite mène le régiment dans une petite bourgade dont la quiétude sera irrémédiablement troublée.
Panos Karnezis avait été salué comme un écrivain de talent pour Histoires infâmes (N.B. juil. 2004) qui était un recueil de nouvelles. Le roman est un exercice où il excelle moins car le récit pessimiste s’étire en longueur et manque d’épaisseur. Pourtant l’écriture reste excellente, décrivant avec beaucoup d’aisance des personnages grotesques qui deviennent des criminels de guerre rongés par la culpabilité. La volonté de l’auteur de livrer un récit à consonances mythologiques est intéressante. Mais, malgré ces qualités littéraires, le manque de rythme distille chez le lecteur un certain ennui.