Paris, 1942. Ada, Lucja et Monsieur Lapin font partie de la terrible rafle du Vel d’Hiv. Cachées dans des cercueils par une tante résistante, elles échappent au convoi qui emmène leurs parents en Allemagne. Une semaine d’apprentissage pour répondre à leurs nouveaux noms de Camille et d’Alice, apprendre des gestes chrétiens, et c’est le départ périlleux pour leur famille d’accueil. La vieille Berthe, bougonne au grand coeur, les reçoit mais son propre fils ayant dénoncé les petites, il faut fuir à nouveau, et Ada reprend pour Lucja ses histoires où les princesses échappent aux loups.
Ce deuxième cycle de L’Envolée Sauvage (NB Janvier 2008) peut se lire indépendamment de l’autre. Avec le même respect de la vérité historique, le refus de tout manichéisme, l’auteur fait comprendre à quel point un visage familier peut soudain apaiser la détresse face à l’inconnu et au lendemain. Et là, l’image permet l’économie de mots. Même à l’école existe l’esprit de résistance ou de collaboration ; l’on n’ose plus se fier à personne, la petite Lucja/Camille devine, intuitivement, les coeurs droits. Malgré le changement d’illustrateur, une même sensibilité et expressivité innervent les visages ; les images, dures, sont allégées par la couleur. L’émotion, le respect pour l’exemplaire devoir de mémoire sont au coeur de ce second diptyque. Selon la maturité, à partir de 10-12 ans.