Né en Algérie pendant la guerre d’indépendance, Amray est aimé par des parents qui, bien que très pauvres, l’encouragent à faire des études. Enfants, ni lui ni ses amis juifs ou chrétiens ne perçoivent les haines qui s’infiltrent entre communautés et qui en contraignent beaucoup à l’exil. La douce Octavia partie, seul demeure le fidèle Anzar qui partage ses rêveries de jeunesse. Après la libération, l’autocratie domine la société et de nouvelles luttes ensanglantent le pays. Un puissant lyrisme emporte ce roman de l’écrivain et journaliste Yahia Belaskri. Un récit où la tendresse des amours enfantines se fracasse sur la réalité de la guerre et ses désastreuses conséquences. Bouleversé par l’exil de son amoureuse et à la recherche d’une autre vie, le narrateur, persécuté et exilé dans son pays – à l’université, à l’armée, au théâtre nomade comme au travail –, est un homme isolé et vaincu, révolté contre la misère généralisée et l’absolutisme religieux. D’une écriture minimaliste, ce texte poétique tissé de références historiques est un cri de détresse adressé à ses malheureux compatriotes, une violente diatribe contre les autorités corrompues qui écrasent le peuple et un chant d’amour à l’Algérie martyrisée. (M.R. et M.Bo.)
Le Livre d’Amray
BELASKRI Yahia