Pour régler ses comptes avec sa famille et Bush Falls, petite ville du Connecticut profond des années 1986-87, Joe choisit la voie romanesque. Des portraits sans complaisance campent avec esprit des habitants vibrant aux rites du basket omniprésent, partageant avec les lycéens l’incompréhension tragique de l’homosexualité. Dix-sept ans passent, la mort de son père – plus maladroit qu’indifférent – ramène Joe au pays qui l’accueille en ennemi public. Vengeances différées, traquenards sans mystères, retrouvailles avec l’ami sidéen et Carly son premier amour le bouleversent. En un parcours rédempteur, les souvenirs se réorganisent, il évacue ses angoisses, retrouve sa parentèle… Pointe un homme nouveau, qui sera le héros d’un autre best-seller…
Voici un roman sur la genèse de la création littéraire, toujours liée à la souffrance. Entre autrefois et maintenant, l’auteur navigue sur le registre de l’émotion qui n’exclut pas un zeste de mélo. Autodérision, psychanalyse, font contrepoint à la sociologie réaliste de cette Amérique provinciale conformiste qui l’attendrit et dans laquelle, finalement, il se situe. C’est drôle, tonique, vivement mené.