Le Livre de Jon

Dans ce récit l’arrière-petite-fille du poète grec Angelos Sikelianos, prix Nobel 1948, trace un portrait poétique et lucide de son père, Jon, sans jamais porter de jugement de valeur. Un moment elle le décrit comme aimant les oiseaux, jouant avec sa fille et lui offrant des cadeaux ; le chapitre suivant, elle a envie de lui « botter le cul » quand elle se souvient de ses mensonges et de ses vols. Visionnaire drogué et excentrique, Jon apparaît comme un antihéros charmant, irresponsable, frustrant et finalement tragique puisqu’il meurt d’une overdose dans un sordide motel d’Albuquerque. Eleni Sikelianos mélange prose, poésie, pages de journal et photos de famille. La prose montre de façon réaliste et douloureuse les images du père héroïnomane tandis que la poésie l’aide à exprimer ce qu’elle n’a jamais pu lui dire. À partir de ces morceaux de vie, se dessinent la personnalité de cet homme et son histoire marquée par la bohème, la poésie grecque, les drogues et les intellectuels américains des années soixante-dix/quatre-vingt-dix.